Voici la lettre que le messager de Berwick porte à La Motte de La Peyrouse :
Au camp du Château de Vars, le 29 juillet 1710,
A 8 heures du matin.
J’ai reçu hier, votre lettre datée de 5 heures du soir.
Comme j’ai dit au major de votre régiment de vous faire envoyer des tentes, je ne doute pas que vous ne les receviez aujourd’hui.
M. d’Angervilliers doit aussi, ce matin, vous envoyer de l’eau de vie pour rengaillardir vos soldats.
Vous en ferez part, s’il vous plait, à vos voisins du Crachet ou Crévoux.
Je vous ai déjà mandé que vous n’aviez qu’à ordonner, de ma part, aux consuls de St André et de Crévoux, non seulement d’envoyer chercher votre pain à Embrun, mais même de vous faire porter votre bois, au haut de vos cols, toujours bien entendu que vous ayez soin de votre voisin sur votre droite.
Quant à vous retirer par St Clement, en cas que les ennemis, avec des forces supérieures vous fissent quitter votre poste, j’y consens, mais en même temps, il faudra que vous avertissiez votre voisin de votre retraite pour qu’il ait attention à n’être point coupé.
(De la main de Berwick) : Quand vous serez à Risoul, au lieu d’aller à St Clément vous n’aurez qu’à descendre à Guillestre et nous joindre.
Je vous envoyeray du papier et voudrois vous envoyer un secrétaire, car votre écriture est des plus détestable.
Donnez-moi, deux fois par jour, de vos nouvelles, aussi bien que de celles de votre voisin.
Et me croyez, Monsieur, très parfaitement à vous.
Le Maréchal duc de Berwick.
(En marge, de la main de Berwick) : Je reçois dans l’instant votre lettre datée de 6 heures, ce matin. Je vais envoyer chercher votre major, et le major général, pour régler toutes choses avec eux. Nous n’avons battu la générale, ce matin, que parce que j’étois bien aise que chacun reconnu son poste.
(Rép. à 4 heures)
Lettres adressées à La Motte de Lapeyrouse, Bulletin de la Société d’Etudes des Hautes Alpes, 1883, p.199 et suivantes. Gap. BNF
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