Après les deux incendies de 1886 et 1889, le bourg d’Aiguilles presque entier est à reconstruire.
La situation est d’autant plus catastrophique que la petite « ville » du Queyras a perdu par la même occasion sa mairie, son école et la justice de paix, l’institution judiciaire de proximité qui règle les petits procès.
Dès le mois de mai 1890, le conseil municipal décide de reconstruire un bâtiment unique pour accueillir l’ensemble des institutions disparues. La future mairie doit accueillir, outre le cabinet du maire et la salle du conseil municipal, les salles de classes, les espaces dédiés à la justice de paix et les logements pour les instituteurs.
Il faudra plusieurs années à la petite commune pour mener à bien un tel projet. Son financement est bien sûr le principal problème … mais pas le seul. Les Aiguillons ont dû batailler ferme avec le Ministère de l’Instruction publique. La commune voulait trois classes quand le Ministère entendait réduire leur nombre à deux pour … 86 enfants. En finançant seulement deux postes d’instituteurs, l’État voulait faire des économies.
Après une longue bataille, le Ministère accepte finalement le projet en novembre 1895, Aiguilles aura ses trois classes !
Voilà pourquoi Aiguilles, chef-lieu du canton du Queyras, dispose d’une si grande mairie.
Mais cela ne nous explique pas l’architecture si élégante de ce bâtiment …
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