C’est à partir du milieu du XIIe siècle que l’archevêque d’Embrun devient seigneur de la ville et fait édifier un château. Ce dernier n’est formellement attesté qu’en 1251, mais est sans doute déjà vieux de plusieurs décennies. Il sert de résidence secondaire aux archevêques jusqu’au XVIIIe siècle. Cette présence régulière de l’archevêque est importante pour la ville et pour son église. Au XVe siècle, c’est l’archevêque qui fait cerner la ville d’une muraille, à la demande des habitants, pour les protéger du brigandage et du passage des troupes. En 1500, c’est sans doute lui qui décide de reconstruire l’église alors qu’il visite la paroisse.
Malgré le remploi de quelques éléments, nous ignorons à peu près tout de l’église précédente. Trop petite, elle est presque entièrement détruite pour faire place à la nouvelle. Les travaux de cette dernière ne commencent qu’en 1507, date du contrat passé entre les consuls et les deux entrepreneurs d’Embrun chargés de la construction : Jean Gerbon et Pierre Brun. Les plans de l’église sont confiés à un architecte lombard, maître Galéas, inconnu par ailleurs. Entre 1501 et 1505, les habitants sont en conflit avec l’archevêque à propos du paiement de redevances, ce qui explique sans doute le retard pris au démarrage du chantier. Ce dernier s’étale sur quelques années, mais il est terminé avant 1532, date de sa consécration (15 novembre 1532), peut-être dès les années 1520.
Jusqu’à la Révolution, elle ne connaît que des aménagements mineurs, notamment laconstruction de la sacristie actuelle en 1719 et celle du campanile surmontantla façade en 1710. À côté de l’église se trouve cependant la petite chapelle des Pénitents, érigée au XVIIIe siècle, avec sa façade décorée.
A la Révolution, l’argenterie est fondue pour financer l’effort de guerre du pays,en 1793, puis l’église transformée en magasin militaire en 1794. Elle est rendue au culte après le Concordat, puis classée monument historique en 1911.
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