Au XVIe siècle, l'église a été agrandie lors de la campagne de reconstruction massive d'églises entreprise à cette époque par l'archevêque d'Embrun. L'ancienne église est alors utilisée comme transept. Son chœur devint une chapelle latérale. Le nouveau chœur est plus vaste.
L'entrée est pourvue d'un réal couvert. Deux colonnes supportées par des lions soutenaient ce réal. Aujourd'hui seuls les lions et le départ du porche de part et d'autre de la porte persistent. Trois fragments des colonnes disparues se trouvent devant l'ancien presbytère avec un morceau de l'arc de la voûte.
Le réal remplissait une double fonction : c'est à la fois un portail couvert qui met en valeur l'entrée de l'église, et une tribune. Au Moyen Age et à la Renaissance, la tribune telle qu'on la trouve dans de nombreuses villes d'Italie, est le lieu dans lequel siège l'autorité pour rendre ses décisions publiques ou pour rendre la justice.
Observez les deux lions monolithes, c'est-à-dire taillés chacun dans une seule pierre : ils tiennent dans leurs pattes avant un petit personnage. A gauche il est en travers, à droite il est dans la direction des pattes. La queue du lion de gauche passe sous le lion et remonte sur son dos par la gauche. Un visage se trouve très curieusement sculpté sous le derrière du lion !
Dans le portail, de chaque côté au-dessus des colonnettes, on distingue trois motifs : un mascaron, un visage et une coquille Saint-Jacques. Ces motifs font référence au pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle car la route de Vars était alors route de pèlerinage pour les habitants de l'Ubaye. Sur le linteau orné de motifs nervurés figure l'inscription très répandue IHVS qui signifie Jésus Sauveur des Hommes, normalement écrit IHS. Ici le V a été ajouté pour permettre une symétrie, il s'agit du U de HOMINUS.
Le chœur de la seconde église est divisé en trois parties que des colonnettes séparent. Les deux colonnes engagées qui soutiennent l'arc entre le chœur et la nef possèdent des chapiteaux sculptés. Celui de gauche est bien conservé, celui de droite est beaucoup plus abîmé. Sur le chapiteau de gauche on peut voir un visage orienté vers la nef, un autre sur le replat et enfin vers le chœur le chapiteau a conservé l'arête du bloc de pierre dans lequel il a été taillé. Dans cet angle est représenté une tête de bœuf très stylisée.
Des restes de fresques se trouvent aujourd'hui dans les combles de l'église. Ceci nous indique que la nef était plus haute que le chœur, contrairement à ce que l'on peut observer aujourd'hui.
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