Commencez votre découverte sur la route menant à l’église depuis le Chef-Lieu. Ainsi vous pouvez admirer le chevet de l’église : c’est le nom que l’on donne à la partie de l’église qui, à l’intérieur, s’appelle le choeur. Le chevet est intégralement construit en pierre de taille. Avec ses piliers d’angle et, au sommet des murs, une frise d’arcatures brisées, il reproduit fidèlement le modèle architectural de la cathédrale d’Embrun.
Au sud, sur le portail, une Vierge de Pitié du milieu du XVIe siècle est peinte à fresque. La Vierge Marie tient son Fils, mort, après qu’il ait été descendu de la croix. La porte, restaurée, est la copie à l’identique de l’ancienne, très dégradée (déposée à l’intérieur de l’église). Elle se caractérise par ses panneaux sculptés de fin décors gothiques : arcs brisés, arc cintrés, lancettes (comme des pointes de lance) et mouchettes (comme des flammes).
A gauche et à droite de ce portail, deux atlantes signalent l’existence éventuelle d’un porche. Ce porche aurait été constitué d’une voûte reposant sur ces deux personnages sculptés et sur deux colonnes situées en avant de la porte.
Toujours sur le mur sud, à gauche de la porte, subsistent les vestiges d’un autre décor peint. Il s’agit de deux châtiments : on voit des corps nus parmi les flammes de l’Enfer, martyrisés par des diables. A l’origine, la peinture devait être bien plus grande avec les sept Vices accompagnés chacun de leur châtiment. Cette œuvre est datée de la fin du XVe siècle ou du tout début du XVIe siècle.
Bien que l’église soit désaffectée, elle conserve encore plusieurs œuvres intéressantes, voire mystérieuses. Notez dans le chœur voûté sur croisées d’ogives, un bel autel baroque en bois peint et un chemin de croix de gravures sur papier probablement très ancien (XVIIIe siècle ?), malheureusement en très mauvais état.
A la fin du XVe ou au tout début du XVIe siècle, la nef, à l’origine plus étroite, est agrandie vers le sud. Elle est alors voûtée. Puis au tout début du XVIIe siècle, la voûte de la nef est remplacée par le lambris peint toujours en place. Il ne reste de cette voûte que les culs de lampe insérés au revers du mur sud. Ces supports ornés pour certains de visages sculptés accueillaient autrefois la retombée de voûtes sur croisées d’ogives. Près de la porte, le bénitier a été creusé dans un chapiteau en remploi. Avec ses 4 figures féminines et ses médaillons ornés d’une rosace, d’une croix pattée et d’un motif étoilé, il est très proche des chapiteaux des porches d’Arvieux et de Guillestre. Ces trois chapiteaux très similaires, datables de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle, seraient-ils de la même main ?
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