Le mouvement de réforme monastique du XIIe siècle est fondé sur la volonté de retourner à la simplicité et à la pauvreté du premier christianisme. L’ordre de Cîteaux, fondé à la fin du XIe siècle, est l’un des principaux promoteurs de cette simplicité et diffuse des modèles architecturaux qui en sont l’application concrète, mettant l’accent sur la pureté du style et son dépouillement. Comme d’autre, l’ordre de Chalais reprend ces modèles à son compte et les applique à Boscodon : plan en croix latine, mode de couvrement (voûte en berceau brisé), chevet plat, absence de chapiteaux historié, etc.
L’église de Boscodon, orientée à l’est, est implantée selon un plan obéissant à un tracé très rigoureux. La nef présente de larges proportions, avec un vaisseau central unique de 14,60 m de haut et de 7,58 m de large. La croisée du transept précède le chœur à plan carré. Cinq baies, dont trois baies axiales situées sur le mur est du chevet, éclairent directement le sanctuaire.
De part et d’autre du chœur dans les ailes sud et nord du transept, deux petites chapelles latérales sont éclairées chacune par une baie, orientée à l’est. A l’extrémité du bras sud du transept se trouve la chapelle Saint-Firmin, édifiée sur une chapelle primitive dédiée à Saint-Marcellin.
L’ensemble des maçonneries de l’abbaye, les voûtes, les cordons ont été taillés dans la cargneule, une roche faite de carbonate de calcium et de magnésium, issue d’une carrière située dans le vallon. L’oxydation lente et progressive de la cargneule a donné aux pierres des variations de tons et de couleurs (ocre rouge), notamment sur les façades extérieures.
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