Le berger

Le métier de berger s'apprenait dans les pâturages au contact de la nature et du troupeau. Il devait aimer les bêtes et les comprendre, connaître leurs habitudes, savoir lire le ciel pour y repérer les orages. Les outils du berger étaient ses jambes, son bâton et ses chiens. Son recrutement était important. Il s'agissait souvent d'un bon garçon célibataire ou d'un membre d'une famille du pays, ce qui lui permettait d'apporter un peu d'argent au foyer. Dès l'âge de 15 ans, on pouvait confier la garde du troupeau à l'un des enfants. Alors, la nuit n'était pas de tout repos. Au moindre bruit il se levait, pas rassuré du tout !

Le ravitaillement du berger se faisait à dos de mulet ainsi que le transport du sel pour les bêtes. Il se nourrissait de pâtes, de pommes de terre, de quelques conserves et de cochonnailles. Le sel pour les bêtes était distribué en fin de journée, une fois par semaine. Le berger déposait une poignée de sel sur des pierres plates près de la cabane et appelait le troupeau.

Le berger devait faire preuve d'une certaine expérience pour conduire son troupeau. Ne pas le brutaliser avec son chien de garde, le laisser paître en paix, le guider dans la marche à suivre pour pâturer. Il devait se lever tôt, préparer son sac pour la journée, donner à manger au chien et boire son café. Après la rosée du matin, il accompagnait le troupeau vers le pâturage. Le chien s'agitait, les sonnailles tintaient, les bêtes se levaient, s'étiraient, il était temps de partir, d'autant plus que depuis la montagne d'en face, on pouvait observer le berger et juger s’il était matinal !
Il aimait graver son nom sur la pierre et noter la date de son passage : c'était une tradition des bergers. Il surveillait aussi les prédateurs (l'animal ou l'homme !). Son fusil de chasse était toujours à portée de main dans la cabane.