Que sait on de cette tour de guet, construction circulaire aux pierres jointées d’un mortier de chaux ?
Son petit diamètre ne suggère pas un château résidentiel !
Elle daterait du XIIe siècle, comme d’autres tours perchées sur des escarpements ailleurs dans le canton, formant ainsi un réseau d’alerte. Elle était fortifiée d’un mur d’enceinte qui court autour des rochers, en contrebas.
Comme des sentinelles sur le rocher, portons notre regard vers le Nord.
Bien sur le Pelvoux s’impose. Mais plus bas, un peu plus à droite on devine St Crépin, et au dessus, le hameau des Guions avec la Durance au pied.
Continuons vers l’ouest. C’est maintenant Réotier que nous apercevons, la tour de guet se tenait un peu à droite, au dessus de l’église. Traversons la Durance et tournons nous vers le sud, vers L’Eyssina, Un peu avant, au niveau de la piste de l’Olympique, à mi pente. On raconte qu’il s’y trouvait aussi une tour, plus petite, tournée vers le col de Vars.
C’est le maillage parfait pour surveiller l’arrivée de bandes armées ou de pillards, et donner l’alerte, sans doute grâce à des feux.
Le château de Vars fait le buzz dans l’Histoire !!!
Retournons un instant vers cette lointaine période, après l’An Mille.
Le maître d’œuvre de ces édifices reste encore inconnu à ce jour. Mais dès le XIIè le Château de Vars apparaît dans la liste des possessions de l’archevêque d’Embrun, on l’appelle même Château épiscopal !
Un peu plus tard, alors que des bandes armées de soldats dérôlés et sans solde pillent la campagne, il est inspecté et fortifié par l’archevêque Ameilh (1368)
Il semble ensuite laissé aux aléas du temps lorsqu’en 1508, à la demande du Dauphin, dans une procédure destinée à dresser un état des lieux des possessions épiscopales, les experts diligentés sur place décrivent « un Château en ruine, non habitable et découvert, une muraille antique qui menace ruine, une tour antique … »
Mais regardez plutôt ci dessous le dessin du château réalisé quelques années plus tard, en 1547.
Le château de Vars ne fut pas restauré.
Les enjeux de pouvoir entre l’archevêque d’Embrun et le Dauphin d’une part, et les guerres de religion qui s’annoncent sont de bien mauvaise augure.
En 1577, alors que Lesdiguières, chef des protestants vient de s’emparer de Gap, l’archevêque d'Embrun Guillaume d’Avançon devenu commandant pour le service du Roi ordonne la destruction de ses châteaux par crainte qu’ils ne deviennent des bases d’opérations pour les Huguenots.
Mais ce lieu n’avait pas fini de faire parler de lui.
En 1710, Louis XIV envoie son maréchal commandant en chef de l’armée des Alpes, Berwick, défendre la frontière du Piémont menacée par les troupes du Duc de Savoie et ses alliés.
Sa stratégie est toute en mobilité.
Ecoutons le :
« Il faut observer qu’en matière de guerre de montagne, quand on est maître des hauteurs, l’on arrête son ennemi … Il faut aussi en même temps faire occuper le château de Vars par une brigade d’infanterie … poste excellent »
Berwick campe avec soldats et chevaux au Château de Vars.
Ouvrons (ci-dessous) la lettre qu’il adresse à La Motte de La Peyrouse, commandant du régiment de La Couronne.
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