En entrant dans la nef, le choeur et son imposant décor baroque saisissent le spectateur. A la fin du XVIIe siècle, trois artistes ont réalisé ici un ensemble remarquable :
- les stucs et décors peints des murs et de la voûte
- le retable, du latin « retro » (en arrière), « tabula » (de la table d’autel) : il s’agit du meuble placé derrière l’autel.
Les stucs des murs et de la voûte
En 1681 ou 1692, Claude Gégout couvre la voûte et les murs du choeur de stucs et décors peints en trompe l’oeil. On ne sait où regarder tellement le décor est exubérant ! Sur les colonnes et pilastres cannelés, des anges surgissent des feuilles d’acanthe. Au centre de la voûte, le monogramme IHS est inscrit dans un soleil, lui-même placé au sein d’un médaillon (circulaire) et de caissons (carrés). Anges et angelots observent, grimpent sur les volutes et soutiennent le médaillon central. Le faux-marbre rose orne les moulures de la double corniche. Le style baroque, avec ses couleurs franches et ses dorures, cherche à attirer les regards. Le vert des feuilles de laurier et des rameaux, le rouge des draperies et rubans et la feuille d’or créent de violents contrastes sur le fond bleu.
Le retable du maître-autel
De 1677 à 1680, les sculpteurs italiens Denis Conti et Etienne Cardinetti, originaires de Saluces, ont passé le col Agnel pour venir réaliser le retable. Derrière l’autel, les boiseries supportent les bases des doubles colonnes latérales du retable. Ornées de pampres de vigne, elles rappellent le vin, symbole du sang versé par le Christ. Sur les colonnes, des aigles majestueux émergent entre les feuilles d’acanthe des chapiteaux. Au-dessus, l’entablement (partie horizontale) ornée d’une frise de rinceaux, est surmonté d’un fronton triangulaire interrompu. Un petit tableau représentant Jésus jeune homme, portant le globe terrestre, est placé au centre. Autour, les chutes de fruits, les feuillages et les anges qui enjambent la corniche composent un ensemble très vivant.
Le tableau placé au centre du retable représente un Calvaire : le Christ en croix, entouré de la Vierge, Marie-Madeleine au centre et saint Jean à droite. Des anges recueillent le sang qui s’écoule de ses plaies. Cette huile sur toile paraît avoir été réalisée vers 1637.
Posé sur l’autel, le tabernacle sert à conserver le Corps du Christ : la niche centrale accueille le ciboire contenant les hosties consacrées. Dans les niches bleues, les statuettes de saints ont disparu. Ce petit meuble couronné de balustres semble lui aussi dater du deuxième quart du XVIIe siècle.
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