L'église

Elle est dédiée à saint Michel Archange représenté terrassant le dragon sur un tableau accroché derrière l’autel. Comme pour le château, nous ne savons pas tout de son histoire. Elle a sans doute été reconstruite après avoir été incendiée, pillée, ruinée ? Était-ce pendant un épisode tragique des guerres de religion ou dans un déchainement de violence le curé de Réotier a été précipité au bas de la côte ? (picato praïre), ou en 1692 lors de l’attaque du Duc de Savoie ? Cette hypothèse semble plus vraisemblable.

La reconstruction se situe sans doute au tout début du XVIIIe siècle. Le prix-fait de la fonte d’une cloche en 1714 et une visite pastorale de 1726 témoignent de la présence d’une église achevée. 

Avant d’entrer, levez les yeux, sur la corniche dominant le porche vous lisez 1825, c’est la date à laquelle des travaux ont été effectués sur la façade. Ce porche est encadré de pierres de taille, et précédé de trois marches. 

Construite sur un plan rectangulaire l’église comporte une nef à trois travées voûtées d’arêtes. L’arc triomphal légèrement brisé porte la date de 1889. Le chœur à chevet plat est voûté d’ogives, à la clé : 1866. 

Un clocher de plan carré, est accolé à la façade nord, sa partie haute est percée de deux niveaux d’ouvertures plein-cintre. Deux grandes baies éclairent la façade sud, ainsi qu’une plus petite au niveau du chœur. 

A l’intérieur des décors peints datent du XIXe. Ce sont des cartouches imitant le marbre rose, des motifs de rosaces, des rinceaux fleuris, des entrelacs de fleurs et de fruits autour de l’autel, en particulier des grappes de raisins et des épis de blé, céréales et vignes sont des cultures essentielles à Réotier. 

Le bénitier et la cuve des fonts baptismaux, ainsi que les colonnes qui les supportent sont en pierre rose de Guillestre. Pour l’essentiel le reste du petit mobilier, a été offert par des paroissiens.

Sur la façade comme à l’intérieur rien de spectaculaire, pas de sculptures, pas d’ornementations, pas de peintures murales, ni de tableaux précieux. L’église de Réotier est à l’image de ses habitants modeste, sobre, mais elle n’est pas austère pour autant. Lorsqu’on pousse la porte, une lumière douce éclaire la nef, la sérénité et l’harmonie du lieu sont propices à la prière.

Est-ce que l’église primitive était plus riche ? Plus ornée ? Certains éléments semblent le suggérer comme les deux chapiteaux sculptés (datés du XVIe siècle) qui sont visibles sur les piliers soutenant le balcon de la cure.