Les clapiers de Réallon ont la particularité de disposer d’un très grand nombre de murets de soutènement dits « murs clapiers » permettant de consolider leur base afin de réduire leur empattement au profit de la hauteur. Ils sont constitués principalement de cailloux,
les plus grosses pierres ayant servi à construire des murs de « pierre sèche » qui soutiennent les terrasses. Les plus spectaculaires se situent au site des « Truquets ».
Ces clapiers sont implantés en limite de propriété, parfois au cœur des parcelles. La plupart sont orientés dans le sens de la pente, certains forment un arc de cercle.
Vu du ciel, le dessin qu’ils révèlent est quasiment calqué sur le cadastre. En effet, lors de leur création à la Révolution française, les paysans ont revendiqué la propriété des champs, travaillés depuis des générations. Les moins exploitables, souvent de taille importante, sont devenus propriété de la commune.
On est en droit de supposer que, parmi ces nombreux clapiers, certains sont nés de
l’extension d’un habitat écroulé. Chacun d’eux peut recéler des vestiges précieux d’occupation des lieux, méconnus à ce jour.
On trouve les clapiers principalement dans les terrains morainiques et alluvions glaciaires et sont nommés « clapiers paysans » à la différence des clapiers glaciaires qui proviennent de la désagrégation de blocs tombés des parois.
Ils sont situés de part et d’autre de la vallée, depuis le hameau des Gleizes jusqu’au sud-est du chef-lieu, au lieu-dit Les Ruines, ainsi qu’au sud-est des Méans, autour de la station de ski (à proximité de la chèvrerie) et sur le plateau du fort.
Leur nombre impressionnant et leur volume attestent de l’ancienneté des cultures qui peuvent remonter au néolithique. Ils représentent une surface d’environ 15% de la surface cultivable. Le plus long mesure 210m, 6m de large et 3m de haut en moyenne, soit un
volume de 1800 m3 qui nécessiterait une centaine de camions de 50 tonnes (ou 1800 charrettes !) pour être évacué.
Ces tas de blocs et de pierres sont l’œuvre des agriculteurs qui estruquaient (épierraient) les champs pour les ameublir et faciliter le travail de la houe, de l’araire puis de la charrue. Ils étaient transportés sur les clapiers à l’aide d’un béliart, brancard de planches,
au prix d’un travail pénible et fastidieux.
En 1932, un agriculteur désireux d’agrandir son terrain en créant un « mur clapier » près du torrent Maou-Riou trouve un amas d’objets en bronze. Ainsi fut
découverte, par hasard, la célèbre parure de bronze.
Conception Association « Patrimoine en Réallonnais »
Financement du sentier d'interprétation : Mairie de Réallon
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