Les parures de bronze

Les dépôts de Réallon 

Deux dépôts de bronze ont été découverts à Champ-Colombe en 1870 et 1874. Ils ont été transférés respectivement au musée de St Germain en Laye et à celui de Lyon. Le troisième découvert en 1932 aux Truquets, près du torrent Maou-Riou, tient sonorigine d’un agriculteur réallonnais désireux d’agrandir son terrain en créant un «mur clapier».

 Ainsi la célèbre parure de bronze fut mise à jour avant d’être remise au musée museum départemental à Gap où elle réside aujourd’hui. 

Les parures de bronze de Réallon 

La pièce la plus emblématique est la ceinture complètecomposée de 265 pièces pour un poids de 2,723 kg. C’est la mieux conservée à ce jour que détient l’humanité. 

Elle est composée de la ceinture autour de la taille mesurant70 cm de long, 8 + 9 cm de large, pour un poids de 0,953 kg.Les pendeloques sont ornées de trois rangées parallèles de gravures ; ainsi que de deux pendentifs (1,007 kg et 0,733 kg) d’environ 68 cm formés d'un motif ajouré de 14cm de largeur,prolongé de quatre tiges divergentes, à l'extrémité desquelles sont attachées quatre séries de 14 gros anneaux fixés les uns aux autres. 

Le dépôt comprenait également de nombreux bracelets, à tigecentrale, creux et ouverts ornés de très fines gravures, et des fils enroulés très finement comme des ressorts.On compte aussi une centaine de boutons coniques dediverses grandeurs (3cm en moyenne) ainsi qu’une vingtaine d'agrafes plates en forme d’anneaux unissant le tout. 

La parure complète, d’un poids de 4,733 kgcomprend 4 parties:- la ceinture de 2,723 kg- 21 colliers de 1,308 kg - 4 boutons de 0,287 kg- 2 anneaux de 0,085 kg 

De multiples objets furent découverts fortuitement dans les Hautes-Alpes par des paysans ou des bergers. Les violents orages entraînant unfort ravinement des nappes de flysch de nos régions, ilspartagent avec le soc de la charrue la responsabilité d’un grand nombre de découvertes depuis près d'un siècle dans les Hautes-Alpes. Ces trésorsdatent de « l’âge du Bronze final » de -1400 à - 800 ans, et plus probablement de sa phase finale comme en témoigne les bracelets à oreilles, typiques de cette dernière période. 

Cette grande quantité d’ornements sophistiqués, sont tous à usage féminin. Il est probable que le cuivre provenait des Alpes, de Saint-Véran ou de Saint-Pierre-Avez. Par contre l’étain tirait son origine de la péninsuleibérique ou d’Outre Manche.Toutes ces parures pourraient représenter les vestiges d’un « costume cérémoniel » dont les éléments organiques (textile, cuir) auraient péri après enfouissement. Dès lors, ces objets, que l’on ne retrouve pas dans les sépultures (c'est-à-dire avec celles qui les portaient), auraient-ils été cachés pour eux-mêmes ? ou comme attribut d’une fonction ? ou par crainte de les perdre à jamais dans une fonderie ?…. Ces hypothèses vraisemblables feraient de ces « dépôts » de Réallon, une sépulture symbolique.