Cet ouvrage avancé est construit à quelques centaines de mètres de laplace. Dès 1700, Vauban préconise sur le front d’Eygliers, particulièrementexposé, la création d’un avant chemin couvert englobant trois redoutespermettant de balayer la plaine. En 1724, on renonce à ces ouvrages qui nepeuvent être soutenus par les feux du corps de place dont ils sont tropécartés. En outre ils seraient soumis aux tirs en enfilade d’une batterieinstallée sur le plateau de Guillestre. En 1728, on entame les travaux d’unenouvelle lunette qui doit constituer l’élément central de tout un système dedéfenses avancées mais qui demeurera à l’état d’ébauche. En 1791, lesinspecteurs généraux Rostaing et Le Michaud d’Arçon partent du principe qu’untel ouvrage peut tomber rapidement, devenant alors utile à l’assiégeant, ilfaut donc donner priorité à sa défense. Le projet subira des remaniementsjusqu’en 1860. Loin d’être une simple redoute, la lunette est dotée debatteries supérieures d’action lointaine, d’une tour de gorge circulaire pourparer à un éventuel contournement, d’un corps de garde et de casemates à feuxde revers placées dans la contrescarpe pour battre le fossé.
|