Maison familiale Lagier-Bruno

Vous êtes ici devant la maison de la famille Lagier-Bruno.

Cette maison est à l’origine de l’histoire de la famille Freinet sur Vallouise. Claude Lagier-Bruno, père d’Elise Freinet, y naît le 28 novembre 1866. Il va à l’école à Vallouise, avant d’intégrer l’École normale supérieure d’instituteurs à Gap. En 1886, il est nommé à son premier poste d’instituteur à Monétier.

La mère d’Élise, Julie Rostolan, est native de Vars.

On présume que le couple s’est rencontré à Saint-Clément-sur-Durance, où ils officiaient tous les deux comme instituteurs. C’est à Vars qu’ils se marient le 2 juin 1894. Le 1er mai, ils prennent tous les deux un poste d’enseignant à Vallouise et vivent alors dans la maison familiale Lagier-Bruno jusqu’à leur mutation à Pelvoux, le 1er octobre 1896.

Élise Freinet naîtra à Pelvoux en 1898, dans l’ancienne école communale. Par la suite, la famille Lagier-Bruno déménagera à Vars, puis à Saint-Martin-de-Queyrières pour se rapprocher du collège le plus proche, quand Elise sera en âge d’y rentrer.

La maison Lagier-Bruno de Vallouise restera dans la famille même après le départ de la commune en 1896. C’est ici que la mère d’Élise Freinet viendra prendre sa retraite et décédera. Julie Rostolan de son vrai nom, sera pendant toute sa vie appelée « La Mémée ». On trouve une description d’elle dans l’ouvrage Mes Années Freinet, écrit par Julieta Solis en 2014 :
 
  « Là m'attendait la « Mémée Freinet » qui m'accueillit d'un sourire tendre et amusé. Son   visage, où se lisaient l'intelligence et le caractère bien trempé de l'institutrice qu'elle avait été   s'auréolait d'épais cheveux neigeux. Ce n'était pas la mère de Célestin Freinet ainsi qu'on   pourrait le croire, mais celle d’Élise. Elle venait d'un petit village des Hautes-Alpes,   Vallouise. Son nom était donc Lagier-Bruno. Cependant, je ne l'ai jamais entendu appeler autrement que Mémée Freinet. »
  (Julietta Solis, Le Pioulier, Mes années Freinet, éditions Amis de Freinet, 2014)

C’est aussi dans cette maison qu’Élise viendra vivre, avec sa fille Madeleine, pendant l’internement de Célestin Freinet par le gouvernement de Vichy entre 1939 et 1941. Célestin Freinet y sera ensuite placé en résidence surveillée. Puis, il prendra le maquis et la maison familiale Lagier-Bruno deviendra le centre clandestin du maquis de Béassac. Là encore, La Mémée jouera un rôle important dans la résistance, comme l'écrit Célestin Freinet, en 1964,dans la Bibliothèque de Travail, Le Maquis :

  « La Mémée s'était trouvée mêlée à la résistance et au maquis à cause de ses enfants qui y   étaient engagés. Sa maison était la halte entre la vallée et le maquis. C'est de là qu'on partait   pour les opérations nocturnes après avoir pris une tasse de café. C'était là qu'on racontait, au   retour, en riant, comment on avait échappé à la mort. C'était là qu'on déposait les explosifs   encombrants. Les agents de liaison y faisaient leur première halte ; les malades et les blessés   y trouvaient soin, calme et réconfort. Si les allemands étaient parvenus jusqu'au village,   c'était la première maison qui aurait sauté et brûlé. La Mémée ne s'en inquiétait pas. Elle servait le maquis. »

Enfin, le couple Freinet viendra fréquemment en vacances dans la maison familiale Lagier-Bruno et y organisera même des classes de neige. Dans l’ouvrage Classes de neige, Élise Freinet et Claude Pons raconte :

  « Ici, nous le pressentons, rien qu'à humer l'air glacial le soir, à notre arrivée, l'existence au- dehors sera rude. II est indispensable que se soude la chaîne des solidarités étroites qui   permet de faire front à la difficulté, pour qu'il n'y ait pas de vaincu et que toujours triomphe   l'emprise de l'homme sur la nature récalcitrante. Cependant, ce défi sportif que les enfants   lancent à l'hiver, n'est pas l'essentielle raison de notre venue à la neige. Certes, nous le   savons bien, la santé trouvera son compte dans cet entraînement progressif contre les   éléments. Ce sera un appoint favorable à une éducation devenue plus naturelle et plus proche   des besoins de l'enfant. Mais notre expérience ne sera salutaire que si elle suscite un   comportement valorisé qui, outre qu'il adapte plus étroitement l'être au milieu nouveau,   suscite en lui un besoin de dépassement et le fait accéder à une notion de verticalité des   valeurs humaines. Le rôle de l'éducateur vise donc surtout à faire passer l'enfant du plan   sportif au plan moral, de manière que, résolument, il devienne le champion de ses propres   performances. C'est ce que nous avons exprimé sous la forme laconique et suggestive :   Chaque jour, un pas de plus. »
  (Extrait de Classes de neige, par Élise Freinet et Claude Pons, Bibliothèque de l’Ecole Moderne, 1960)

 

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