Au cœur du Queyras, Saint-Véran est l’une des plus hautes communes habitées d’Europe. Elle s’organise en plusieurs quartiers avec de nombreuses maisons avec fuste remarquablement conservées. Saint-Véran est l’un des premiers sites inscrits du territoire en 1948.
Le territoire de Saint-Véran s’étage entre 1750 et 3180 mètres d’altitude. Les maisons sont adaptées aux pratiques agricoles de la haute montagne de laquelle sont directement extraits les matériaux de construction. En troncs de mélèze, les fustes servent de grange, et les rez-de-chaussée en pierre abritent à la fois les habitants et les écuries, sources de chaleur. Les toits sont recouverts de planches de mélèze ou de lauze. Certaines maisons sont reliées à un caset, petit bâtiment servant de réserve.
Histoire
Dès la fin du XIXe siècle, Saint-Véran intéresse ethnologues et géographes. Mais l’origine de cet établissement si haut dans la montagne est encore mal connu. Peut-être s’agit-il d’un habitat saisonnier occupé par les bergers transhumants – dont saint Véran est le patron – devenu au fil des siècles un habitat permanent.Au XVIe siècle, Saint-Véran est intégré à l’escarton du Queyras, unité administrative chargée de répartir taxes et impôts. Les archives évoquent les fréquents incendies qui poussent les habitants à organiser le village en quartiers indépendants pour rompre la mitoyenneté et éviter la propagation du feu. Le mode de construction des fustes qui constituent un type architectural unique codifié par la tradition, peut remonter à cette période.