Après ma première exposition de groupe en l’église sainte Cécile de Ceillac en 2011, Bernard Busser me propose de renouveler la démarche. Sachant le peu de relation qui me lie à l’Eglise, il me demande si je serai capable d’envisager une recherche sur la représentation plastique d’un Chemin de Croix.
« Pourquoi pas ? » m’entends-je répondre sans avoir réfléchi…
Il sait sans doute que je me lancerai à fond dans cette extraordinaire aventure. Car pour moi ce fut une véritable aventure à laquelle je n’étais pas préparé, n’étant qu’un simple baptisé…
J’ai alors commencé à me documenter, tant sur l’histoire et les histoires que sur les représentations visuelles qui existaient déjà. Ces dernières sont nombreuses et pour la plupart traditionnelles. Je fus très vite influencé par les plus marquantes d’entre elles, dont, bien sûr, les étonnantes sculptures de Lourdes.
Et puis le medium s’imposa assez vite : je travaillais déjà sur des images numériques que je faisais imprimer sur du papier photo premium contrecollé sur plaque d’aluminium ou sur plaque Forex ; je décidai d’employer à nouveau cette technique qui donne une très grande liberté d’expression, mais cette fois les tirages photographiques seraient contrecollés sur du plexiglas, de façon à obtenir un rendu parfaitement homogène, d’aspect brillant, donnant pourtant à voir des matières diverses, denses, complexes. Je choisis le format carré de 60cm pour ses possibilités de composition stable et équilibrée.
Gardant à l’esprit chacune des 14 scènes, je recherchai alors des silhouettes épu-rées, esquissées. Très vite vint la question des fonds de chaque scène. Ils ont été peints sur papier ou sur toile, puis j’en ai réalisé des photographies numériques que j’ai retravaillées sur ordinateur. Progressivement les silhouettes s’intégraient au décor, les décors modifiaient les silhouettes pour finalement créer des images homogènes. La couleur et les matières déterminaient l’agencement des formes, créant des atmosphères propres à chaque situation.
Chaque scène, tout en ayant son caractère propre, participe d’un ensemble qui a son unité.'
Gérard ESQUERRE
|