Une vocation pastorale et forestière

L'une des ressources principales des moines chalaisiens est l’exploitation des forêts et la vente du bois. Les moines exploitent les sapinières et le mélézin de Boscodon, les bois de Valserres, de Clausonne et Laverq. Les fûts d’arbres rassemblés en radeaux descendent l’Ubaye, le Buëch et la Durance pour arriver sur les rives du Rhône et servir au bois d’œuvre et à la construction navale en Basse Provence occidentale.
Les moines chalaisiens secondés par les frères convers se lancent à la même époque dans l'élevage, particulièrement des ovins. Possédant des milliers d’hectares de pâturages d’été, les moines chalaisiens en louent une partie à des bergers de Provence qui y mènent leurs troupeaux en estive. L’Ordre de Chalais utilise ainsi à son profit le système traditionnel de la transhumance en fondant plusieurs abbayes qui jalonnent les drailles de transhumance. Avec les fondations des abbayes de Pierredon dans la plaine de la Crau (Bouches-du-Rhône) et de Valbonne (Alpes-Maritimes), tous les troupeaux de la congrégation chalaisienne y trouvent abri et fourrage en hiver. Au printemps, ils se mettent en route vers leur pâturage de montagne et trouvent leur subsistance tout le long de leur itinéraire, à Lure, à Clarescombes, à Clausonne ou à Valserres.
Enfin, les autres activités mentionnées dans les textes (céréales, vignes, lisier, ...) et concrétisées par différentes acquisitions, restent des activités de subsistance liées à la vie quotidienne.