Les fours à pain en Buëch-Dévoluy

MÉTHODE DE TRAVAIL

L’étude historique a été réalisée pendant le déménagement des archives départementales, ce qui a contraint à utiliser presque uniquement les ressources disponibles en ligne. Le travail de recensement et cartographie des fours a été réalisé en très grande partie grâce au cadastre napoléonien. Les autres fours ont été repérés sur le terrain ou par des contacts locaux. Chaque four repéré sur le cadastre napoléonien a ensuite été géolocalisé. Un travail sur photo aérienne a permis de constater que de nombreux édifices avaient disparu en même temps que leur hameau, comme Agnielles, Matacharre, Boudelle, les Fanges ou Rabioux. Il a existé au moins 220 fours sur le territoire de la Communauté de Communes Buëch Dévoluy. Seuls une soixantaine sont encore debout aujourd’hui, dont une petite moitié encore utilisable.

UNE GRANDE VARIÉTÉ DE FOURS

Plus de la moitié des fours sont privés, ce qui témoigne d’une certaine richesse. Il existait même parfois plusieurs fours privés à proximité, comme au Mourens à la Roche-des-Arnauds. Les fours de villages sont plus nombreux que les fours communaux. Cela est dû à l’existence de nombreux hameaux sur de vastes communes comme dans le Dévoluy. Sur le plan architectural, il ne reste que très peu de fours dans leur état d’origine, à l’époque fabriqués avec des pierres locales, tant la sole que la voûte circulaire. Entre le milieu du XIXe et du XXe siècle, c’est l’heure de gloire de l’entreprise «Alfred Terrassier» basée à Tain l’Hermitage, qui exploite la terre blanche de Larnage. Grâce à cette car[1]rière, son savoir-faire et ses méthodes indus[1]trielles, elle conçoit et fournit des fours «en kit» faits de blocs de terre réfractaire à assembler. Les fours de fabrication locale dans leur état d’origine sont rares car la plupart d’entre eux ont été partiellement ou intégralement recons[1]truits avec des fours de la maison Terrassier, plus faciles d’usage.

Texte: Association des Amis de l'Abbaye de Clausonne